Depuis 11 ans, Karine Picard évolue chez Oracle. Entrée chez Oracle en 2008 après être passée par les plus grands groupes (SAP, Outlooksoft et Hyperion) elle gravit les échelons et devient vice-présidente du développement des ventes et de la stratégie pour la zone EMEA en juillet 2017. C’est donc en toute logique qu’elle a été nommée l’an passé Directrice Générale. « C’est assez rare, dans ce métier qu’une femme obtienne ce poste », confie Karine Picard qui constate un monde IT qui se féminise tout de même. « En espérant qu’un jour, cela devienne la norme. »
Oracle c’est donc plus de 40 ans d’histoire. Par rapport aux autres acteurs, le fondateur et Président Larry Ellison est toujours très actif, ce qui est intéressant en plus d’être assez peu commun. A ses débuts, Oracle a démocratisé la donnée par la conception des bases de données traitant les informations américaines. En 1986, l’entreprise entre en bourse et devient dès l’année suivante la plus grande entreprise de gestion de bases de données optimisées avec 60 à 70% des parts du marché mondial. « Si Oracle n’existait pas, la moitié des entreprises ne disposeraient pas de data et ne fonctionneraient donc pas. »
C’est par le développement interne et externe qu’Oracle a ensuite pris le virage applicatif en concevant des applications métier et en investissant dans des solutions ERP. Le virage suivant, celui de l’Internet, sera négocié en 1995 par le biais d’investissements massifs dans de nombreux rachats (PeopleSoft ou JD Edwards pour l’ERP, Siebel pour le CRM, Web Logic, Hyperion, Sun Microsystems…) avec l’objectif de donner du sens à la construction des datacenters. C’est ce qui a permis à Oracle de maîtriser toute la chaîne des données et de se préparer ainsi à l’arrivée du Cloud en 2009. Les équipes réécrivent alors l’ensemble des applications dans le Cloud et Oracle poursuit sur sa lancée, tant par une stratégie d’acquisition massive (en tout, plus de 135 entreprises ont été rachetées) que par des développements internes pour obtenir à l’arrivée une suite de technologies intégrées, maîtrisées et cohérentes. Ainsi, chaque année, Oracle investit 6 milliards de dollars en R&D afin de garder ce juste équilibre entre acquisition de pépites, même jeunes, et développement interne.
Aujourd’hui Oracle, est un acteur incontournable sur 3 segments :
– La vente de licences, qui regroupe les logiciels de bases de données, les applications métier autour de l’ERP, l’EPM, le HCM, le CX, le SCM entre autres.
– La vente de matériel (serveurs Exadata…).
– Les prestations de conseils et de formations.
Nous sommes présents dans tous les pays. 50% de notre marché est basé aux USA et en Amérique latine et le reste sur les autres continents. Nous sommes également très présents en Europe et au Moyen-Orient où nous sommes leaders sur le marché des pays du Golf et de l’Asie. Notre offre de bases de données nous a permis de nous adresser à l’ensemble des entreprises quelle que soit leur taille. Oracle propose des solutions dans le domaine applicatif avec des solutions cloud prêtes à l’emploi (Comptabilité, Achat, Budget, Ressources humaines, Supply-chain, Service client, Marketing, DMP). De plus, pour répondre aux besoins des métiers, nous proposons un socle de plateforme technologique avec une base de données autonome et sécurisée qui complètera la partie applicative des métiers. Nous avons aussi développé certaines solutions spécifiques à certains secteurs, comme la gestion des réservations pour le tourisme, la gestion du risque pour les banques et des solution dédiées à la distribution dans les enseignes. Autrement dit, nous proposons des solutions qui s’adaptent au domaine et au cœur des métiers de chacun de nos clients. Oracle accompagne aussi les entreprises et organisations publiques dans le domaine des infrastructures intégrant machines et software. En jouant ainsi sur le technologique et l’applicatif, chaque évolution ou développement vient enrichir l’offre globale. C’est ici-même le business model du groupe.
Aujourd’hui ne pas innover, c’est disparaître ! Il faut prendre en compte les demandes immenses et les consommations rapides, mais pour durer, il faut que l’innovation soit globale. Tout est technologiquement et structurellement imbriqué. On ne peut donc pas faire évoluer uniquement nos applicatifs si la gestion de la sécurité n’a pas évolué elle aussi. Il est important d’obtenir les performances nécessaires pour un processus critique. Ajoutons à cela l’AI qui devient incontournable pour optimiser performance et sécurité. Aujourd’hui, l’innovation transcende toutes les couches. Alors comme la plupart des acteurs, nous nous concentrons sur l’AI et notre capacité à développer des solutions à la fois accessibles aux entreprises, consommables et déployables au rythme de chacune. L’autre enjeu concerne la sécurité des données de nos datacenters ; nous avons lancé notre Oracle Cloud Infrastructure de deuxième génération il y a 2 ans, qui est « security by design » et apporte notamment une séparation entre l’infrastructure et la console de supervision autour d’une ségrégation de données cryptées dont seuls nos clients détiennent la clé. Nous avons aussi répondu aux besoins croissants de souveraineté en permettant l’implémentation de notre cloud derrière les pares-feux de nos clients et de garantir des données sécurisées accessibles en temps réel nécessitant une maintenance simple. Notre troisième axe d’innovation concerne la base de données autonome qui s’auto-patch et s’auto-sécurise grâce à l’AI dans l’objectif de construire un SI intelligent qui permette de gagner du temps sur les tâches manuelles sans valeur ajoutée pour se concentrer sur l’analyse des données et sur l’innovation. Enfin, en termes d’IA, un incontournable lorsqu’on évoque l’innovation, l’approche d’Oracle est de trois ordres, et adaptée à différents cas de figure/besoins de la part des entreprises :
– ready-to-build (plateforme d’AI pour les dévéloppeurs),
– ready-to-work (Autonomous Database avec du Machine Learning, pour la fiabilité des données),
– ready-to-go avec nos offres SaaS qui embarquent de l’IA (pour l’automatisation et l’assistance sur certaines tâches).
Le sujet est vaste ! Il faut garder en tête que les entreprises ont pris le virage de la digitalisation en urgence et cela va s’accélérer avec la crise du COVID. Leur problématique consistait à transformer leur relation avec des clients devenus exigeants et peu fidèles. Toutes ont dû massivement investir, dans les années 2000, dans les domaines du marketing et des services. Ainsi, les entreprises ont gagné en agilité, en rapidité et sur les quelques couches superficielles qui leur ont permis de survivre à la première vague. Petit à petit, cette digitalisation a touché les infrastructures (les fameux « silos ») et les processus plus complexes. Pour réduire les coûts, les entreprises se sont orientées vers les premières générations d’infrastructures cloud. En parallèle, les métiers se sont digitalisés, à l’image des RH avec le recrutement. Avec une digitalisation fragmentée et de multiples éditeurs, les entreprises se sont vite aperçues que leurs efforts digitaux ne suffisaient pas. Elles s’orientent donc depuis 5 ans vers une reprise en main complète de leur digitalisation. Avec l’arrivée de l’AI, le besoin d’avoir une vision consolidée, fluide et un mélange de données internes et externes les pousse à refondre et repenser leur structure. Et avec la crise du COVID-19, les entreprises souhaitent avoir une visibilité sur leur business pour être agiles et prétendre au prédictif. C’est à ce « nouveau besoin » que nous répondons parfaitement autour de solutions complètes qui partagent les données et permettent de casser les silos au sein des entreprises. Par exemple en RH, les données et éléments sont traités du recrutement au départ à la retraite, et partagées avec l’ARP et la finance. Cette nécessité de repenser les plateformes répond également au besoin de maîtrise des coûts au niveau de la maintenance. La digitalisation a permis aux entreprises de moindre taille de supporter leur croissance en cours et à venir. Prenons un exemple, si une influenceuse avec 2 millions de followers poste la photo d’un produit sur Instagram, 10 000 commandes seront générées dans la foulée. Si la supply-chain n’est pas liée au marketing, le client ne pourra pas être servi. Cet exemple montre combien l’AI devient un enjeu de premier plan, a fortiori lorsque les processus sont liés. Et la crise sanitaire et économique liée au Covid-19 n’a fait que renforcer, voire accélérer cette tendance.
La pandémie et ses effets sur les différents secteurs modifient les projets et priorités mais jusqu’alors, la France fait partie des marchés les plus matures en Europe. Les grandes entreprises sont digitalisées, pour les ETI, c’est en cours, mais il existe encore un important potentiel pour les PME en croissance qui doivent investir alors que leurs moyens sont encore souvent limités. Le Président de la République a identifié 40 sociétés d’avenir regroupées sous l’appellation Next40. Et il se trouve que 30% d’entre elles utilisent notre solution NETSUITE, ce qui valide notre approche et notre stratégie dédiées aux PME et aux start-up auxquelles cette solution applicative s’adresse. Quoi qu’il en soit, les entreprises se digitalisent vite afin de supporter leur croissance à (re)venir, et bien sûr leur résilience. Elles en ont compris les enjeux. Il y a 5 ans, les entreprises de la grande distribution et de la téléphonie se sont ruées sur le cloud pour rationaliser les systèmes sur la partie front office et le CRM, elles ont aussi augmenté leurs investissements dans la sécurité. Enfin, on constate la pleine croissance du marché ERP. Aujourd’hui les systèmes en place depuis quelques années sont coûteux et presque obsolètes, pour certains, alors même que le besoin d’automatisation est grandissant. Sur le marché RH, l’accélération est identique dans l’optique de développer des outils pour fidéliser leurs salariés et faire face aux changements de mode de travail. Aujourd’hui, la digitalisation intègre de plus en plus la notion de processus critique afin de gagner en agilité, en optimisation des coûts et donc en performance. Et on note une forte accélération des projets dans le cloud ; aussi bien SaaS que IaaS ou PaaS.
La digitalisation va se poursuivre et s’intensifie grâce au Cloud. D’une part les applications se dématérialisent avec l’arrivée de la voix et de l’analytique. Un salarié pourra demander à son application combien de jours de congés il lui reste, par exemple. Selon une étude menée par Oracle, 64% feraient plus confiance à un robot qu’à son manager et la moitié s’est déjà adressée à un robot plutôt qu’à leur manager pour avoir un conseil ! C’est dire si l’IA va continuer à bouleverser relations humaines et métiers. Demain, les solutions travailleront par exception. Chaque employé disposera de son assistant et ne traitera que les exceptions. Il gagnera donc du temps dans ses tâches répétitives. C’est un exemple qui montre combien les métiers sont à l’aube d’énormes bouleversements, au bénéfice aussi bien de l’employé que de l’entreprise. Et cette révolution est en cours.
Nous fournissons de l’IA embarquée dans nos applications qui peuvent être ou non activées par les entreprises. Nous leur expliquons le fonctionnement et les employés peuvent s’en servir, sans compétences spécifiques, lorsqu’ils sont prêts. Il en est de même pour la base de données autonome. Ensuite, si la création d’un data lake s’avère nécessaire, nos équipes de consultants et d’experts interviennent. Cette base de données autonome, que nous avons lancée il y a deux ans, est l’une des plus grandes innovations d’Oracle. Oracle Autonomous Datawarehouse Cloud offre toutes les fonctionnalités d’analyse, de sécurité et de haute disponibilité d’Oracle Database, mais en évitant toute la complexité de la configuration, de l’optimisation et de l’administration d’une base de données – même en cas d’évolution des charges du datawarehouse ou des volumes de données. Les bases de données autonomes constituent une toute nouvelle catégorie d’offre n’ayant besoin d’aucune administration opérationnelle de la part du client, permettant ainsi la mise en œuvre d’un datawarehouse cloud facilement, rapidement et de façon flexible par une montée en puissance des capacités de traitement et de stockage en ligne de façon indépendante.
Nous proposons une nouvelle DMP (Data Management Platform) qui permet d’obtenir une vision – indispensable – à 360° dans l’entreprise : Oracle Unity. Nous avons aussi annoncé en début d’année la disponibilité de notre Cloud Data Science Platform ou encore le déploiement de solutions de lutte contre le blanchiment et la corruption. Même si ce n’est pas nouveau, puisqu’il date de l’été 2019, il est important de noter le partenariat relatif à l’interconnexion des solutions cloud Oracle et Microsoft Azure, pour permettre aux clients d’utiliser le plus facilement possible, et en mode cohabitation simultanée, nos solutions cloud respectives selon une approche multi-cloud.
Nous venons ainsi d’ouvrir un tout nouveau datacenter Oracle de génération 2 localisé à Amsterdam, qui propose cette connexion effective des solutions cloud d’Oracle et de Microsoft, et début août, c’est à San José que cette interconnexion a été annoncée avec un nouveau centre de données ; ces ouvertures s’inscrivent dans la stratégie cloud offensive d’Oracle qui a pour objectif la création de 11 nouvelles régions cloud avant juillet 2021, pour atteindre un total de 36 régions. Et la grande nouvelle de cet été est que la France en fera partie. Enfin, nous avons lancé en juillet Oracle Dedicated Region Cloud@Customer, qui permet aux entreprises de bénéficier dans leurs propres datacenters exactement des mêmes services que dans les régions cloud public de seconde génération d’Oracle, incluant notamment Oracle Autonomous Database et les applications SaaS Oracle, avec les niveaux de sécurité les plus exigeants. Une solution idéale pour toute entreprise soumise à une forte réglementation ou devant répondre à des contraintes strictes de latence et de localisation des données. Bref, vous l’aurez compris, avec Oracle, aujourd’hui, le Cloud est partout et pour tous !
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