Premier enseignement de cette étude, l’esprit d’entreprendre des Français perdure malgré la crise. En effet, 50 % des Français pensent que la création d’entreprise constitue une alternative professionnelle intéressante dans le contexte actuel et 45 % estiment qu’elle est tentante. Parallèlement, les 3/4 des Français (76 %) soulignent que la création d’entreprise permet de se réaliser personnellement dans des secteurs qui donnent du sens à son travail. Spontanément, l’entrepreneuriat est synonyme d’indépendance et de liberté. Dans le même temps, la notion de risque, déjà naturellement associée à l’entrepreneuriat, est renforcée dans le contexte actuel : 86 % des Français pensent que la création d’entreprise est périlleuse. Les Français évoquent de manière récurrente les risques et les difficultés inhérentes à l’entrepreneuriat.
L’étude montre que la volonté de faire aboutir son projet d’entreprise chez les porteurs de projet est renforcée par la crise. Ainsi, parmi ceux ayant un projet de création d’entreprise avant la crise liée au Covid-19, 48 % vont redoubler d’efforts pour lancer leur activité comme prévu ; 39 % disent être incités à reporter leur projet et seulement 13 % d’entre eux se disent enclins à l’abonner.
La crise actuelle amène ces entrepreneurs potentiels à faire évoluer leur projet, en le reportant, le faisant murir ou en l’adaptant. Pour 70 % des Français qui ont un projet de création d’entreprise ou aimeraient en développer un, la crise les incite à repenser la manière dont ils pourraient installer leur activité. 60 % disent que cette crise les a aidés à faire murir leur projet et 60 % à l’adapter, le faire évoluer. Pour 49 %, elle a même accéléré leur envie d’entreprendre. Ces porteurs de projets potentiels déclarent par ailleurs qu’avec la crise, leur volonté de s’en sortir par eux-mêmes en créant leur propre emploi est plus importante encore que par le passé (43 %). La volonté d’exercer une activité respectueuse de l’environnement et tournée vers l’intérêt collectif émerge également comme des motivations importantes (38 % respectivement). Si ces dernières ne sont sans doute pas nées de la crise, elles s’en trouvent néanmoins a minima préservées, au mieux renforcées.
Concernant l’avenir, 1/4 des Français (24 %) estime que les conditions actuelles vont doper l’envie d’entreprendre. 43 % pensent que cette situation incertaine va plutôt freiner la création d’entreprise ou favoriser le report des projets. A l’inverse, 33 % estiment que les difficultés actuelles auront avant tout pour effet de décourager les initiatives.
Sur un plan plus personnel, lorsqu’ils imaginent avoir eux-mêmes un projet de création d’entreprise, les Français affichent une posture proche mais sensiblement plus combative : 26 % redoubleraient d’effort pour mener à bien leur projet, 48 % le reporteraient et 26 % l’abandonneraient.
Si le contexte actuel génère une grande frilosité, induisant une forme de prudence, il ne semble pas toutefois favoriser l’émergence d’attitudes ou d’intentions qui viendraient rompre brutalement avec un état d’esprit ou des projets prévus peu de temps avant la crise. 38 % des personnes actuellement à leur compte déclarent qu’elles souhaiteraient redoubler d’efforts pour poursuivre leur projet, jusqu’à 48 % parmi celles qui avaient un projet de création d’entreprise avant le Covid-19. Enfin, 64 % des Français déclarant qu’ils reporteraient ou abonneraient leur projet de création d’entreprise, évoquent comme principal frein leur inquiétude relative au contexte économique actuel et à venir. Le second frein est lié au contexte sanitaire et aux contraintes associées pour exercer leur activité (28 %).
Pour Blandine Mulliez, présidente de la Fondation Entreprendre :
« Cette étude indique que la crise actuelle n’a pas bouleversé la dynamique entrepreneuriale, mais tend à exacerber les tendances déjà observées depuis plusieurs années. Par exemple, la notion de risques, intrinsèque à l’entrepreneuriat, est davantage ressentie. Mais on s’aperçoit qu’auprès des porteurs de projet, la crise les a incités à s’engager encore plus ou à reporter leur projet, et très peu à l’abandonner. La Fondation Entreprendre est convaincue que les entrepreneurs détiennent les clés de la relance économique en France, notamment en créant de l’emploi, et qu’ils réussiront d’autant plus s’ils sont accompagnés pour relever les défis de ce contexte inédit ».
Pour Thibault de Saint Simon, directeur général de la Fondation Entreprendre :
« Cette étude démontre que l’entrepreneuriat est un formidable levier de réalisation personnelle (76 % des Français) et qu’il demeure, malgré le contexte, très attractif pour près de la moitié d’entre eux (45 %). La prise de conscience de la finalité environnementale et sociale des entreprises au service de leur projet économique fait de l’entrepreneuriat un moteur puissant de transformation vers une société plus juste, pérenne et durable pour nous relever collectivement plus fort de cette crise. Mais ne soyons pas naïfs, le contexte actuel pèse sur la création d’entreprise comme le pensent 43 % des Français ainsi que sur leur capacité d’innovation. Pour soutenir l’entrepreneuriat, la création d’emploi et ainsi participer à une relance durable de notre économie, la mobilisation aux côtés d’acteurs comme la Fondation Entreprendre est plus que jamais nécessaire ».
1 Etude réalisée en ligne par Harris Interactive du 29 mai au 2 juin 2020 pour la Fondation Entreprendre, auprès d’un échantillon de 2 713 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
2 Données Insee : https://insee.fr/fr/statistiques/4489917
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