Alors que le monde se réinvente, Meta œuvre au quotidien à la construction de communautés pour se rapprocher. Une intention permise par un service de recherche et développement innovant, une vision et une organisation internationale.
Rencontre avec Guillaume CAVAROC, Directeur Commercial Retail/Grande Consommation – Meta France.
Meta regroupe les plateformes Facebook, Messenger, Instagram, WhatsApp, Workplace, Threads, ainsi que nos casques de réalité virtuelle Quest. Créé en 2004, le groupe fêtera l’an prochain ses 20 ans. Meta c’est plus de 3,9 milliards d’utilisateurs chaque mois, avec Facebook qui a pour la première fois dépassé les 3 milliards d’utilisateurs actifs mensuels grâce à une croissance continue des utilisateurs actifs quotidiens dans le monde entier. En France, nous avons plus de 40 millions d’utilisateurs chaque mois sur Facebook.
Quel que soit les services, le groupe Meta garantit des principes fondamentaux. Nous donnons la parole. Pour nous, tout le monde mérite de s’exprimer et d’être entendu. Nous avons pour mission de créer des liens et des communautés. Nos services permettent ainsi aux individus de communiquer et, parfois même à se rapprocher. Pourquoi ? Parce que nous œuvrons pour rendre la technologie accessible à tout le monde, et notre modèle économique se base sur la publicité.
La sécurité de nos plateformes et de nos utilisateurs est au cœur de Meta. Notre objectif est également de proposer des services aux entreprises afin de les aider à se développer, créer des emplois et ainsi renforcer l’économie. En Europe, ce sont environ 25 millions d’entreprises, pour la plupart des TPE-PME, qui utilisent nos services chaque mois. Selon Copenhagen Economics, l’un des principaux cabinets d’études économique en Europe, les entreprises interrogées ont déclaré que l’utilisation des applications Meta les a aidées à réaliser des ventes estimées à 208 milliards d’euros l’an dernier. En appliquant les techniques de modélisation économique standard, cela se traduit par environ 3 millions d’emplois.
Si Meta est présent dans le monde entier, en France ce sont plusieurs centaines de collaborateurs qui œuvrent au quotidien. On y retrouve les équipes business, avec notamment des commerciaux, en charge des activités publicitaires auprès des grands annonceurs, et également les équipes de Recherche, via FAIR Paris (Fundamental Artificial Intelligence Research), qui est un des plus grands laboratoires d’IA de Meta dans le monde et qui a été fondé par Yann Le Cun, français, notre VP & Chief AI Scientist.
Nous avons beaucoup d’initiatives lancées localement qui font écho à la mission de Meta. Par exemple, Meta est pour la première fois partenaire d’un grand évènement sportif mondial, la Rugby World Cup 2023 en France, grand temps fort qui fédère les communautés à travers le monde. Nous avons également lancé en 2023 un programme d’accélération de start-up dédié à la créativité dans le métavers en partenariat avec le groupe L’Oréal et HEC. Et en 2022, l’Académie du métavers dans plusieurs villes de France.
L’écosystème Meta en 2023 s’appuient sur nos 4 plateformes principales (Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger) ainsi que sur le développement de produits (ex : réels, avatars, …) et technologies (IA, métavers, …) à destination des utilisateurs et annonceurs de nos plateformes.
L’intelligence artificielle est au cœur de votre processus. Pouvez-vous nous présenter vos axes de recherches et les utilisations qu’elles génèrent pour les entreprises ?
L’équipe Fundamental AI Research (FAIR) de Meta cherche à approfondir notre compréhension fondamentale dans les domaines nouveaux et existants, couvrant un grand nombre de sujets liés à l’IA, avec pour mission de faire progresser l’état de l’art de l’IA grâce à des travaux et résultats de recherche dit « open source », c’est-à-dire accessibles à tous. Nous pensons qu’une approche ouverte de l’IA est plus saine pour l’économie et pour la sécurité ; elle peut conduire à un écosystème plus sûr et plus transparent. Nous pouvons tirer des enseignements de ce travail pour construire des produits plus sûrs, plus robustes et plus efficaces. C’est du donnant-donnant bénéfique pour tous. A travers de cette équipe, plusieurs domaines de recherche fondamentale sont traités :
L’IA est au cœur de notre écosystème de plateformes. Elle est utilisée à des fins multiples, notamment pour modérer le contenu sur Facebook et Instagram, faire de la recommandation de contenu sur les fils d’actualités ou en stories (plus de 20 % du contenu de vos flux Facebook et Instagram recommandé par l’IA provient de personnes, de groupes ou de comptes que vous ne suivez pas, ce qui a entraîné une augmentation de 7 % du temps global passé sur Facebook et 6% sur Instagram) et augmenter les performances des campagnes publicitaires de nos annonceurs (20% de conversions en plus que l’année précédente grâce à l’IA). Aujourd’hui, l’augmentation des capacités de calcul permet la mise en en relation d’une publicité avec un utilisateur de Facebook ou Instagram en 1 seconde.
L’intelligence artificielle générative est votre nouvel enjeu. Pouvez-vous nous présenter son concept et ici encore les concrétisations possibles dans le monde des entreprises ?
L’IA générative est un type d’intelligence artificielle capable de créer de nouveaux contenus et de nouvelles idées, notamment des conversations, des histoires, des images, des vidéos et de la musique. Comme toutes les intelligences artificielles, l’IA générative est alimentée par des modèles de machine learning, de très grands modèles pré-entraînés sur de vastes quantités de données et communément appelés modèles de fonda[1]tion (FM).
Beaucoup d’entreprises utilisent de plus en plus l’IA générative pour générer des images et vidéos. Le groupe Stellantis, pour la campagne de sa nouvelle Peugeot 408 a obtenu des résultats très satisfaisants. En capturant 10 images de la voiture et son environnement, Peugeot a pu reconstituer un univers visuel en 3 dimensions dans lequel le créateur de contenu peut ensuite laisser libre cours à son imagination et proposer des angles de prises de vues inédits qui n’auraient pas été possibles en photos. Une nouvelle manière d’utiliser l’IA pour proposer des visuels inédits et capter l’attention des utilisateurs tout en proposant une expérience de marque originale. De même, Toyota, en partenariat avec l’agence The Source et le créateur Thibaut Odiot, a révolutionné son approche créative en termes de temps, de budget et de production. Le contenu a été créé en 2 semaines seulement, avec l’utilisation d’images et d’arrière-plans générés par l’IA.
Le résultat s’affiche comme la parfaite association de la réalité et de la création virtuelle. Le coût par lead a diminué de 47 % grâce à l’utilisation de ces publicités assistées par l’IA.
Nous avons également développé des outils natifs basé sur l’IA au service des utilisateurs de nos plateformes.
Une palette d’outils à destination des entreprises est également en cours de test
Nous pensons que l’IA générative jouera un rôle essentiel dans l’avenir de la création et de la consommation de contenu pour les utilisateurs, les créateurs et les entreprises. Notre équipe de recherche en IA est à la pointe de cette recherche avec des modèles très avancés pour la génération de langages et d’images, et des percées récentes dans le domaine de la vidéo. Nous avons mis au point de nouvelles technologies puissantes et tous nos efforts se concentrent à transformer l’essai entre la recherche et les produits.
Pour tous les annonceurs, il est possible d’imaginer que l’IA générative les aidera progressivement à créer du contenu, qu’il s’agisse de textes écrits, d’images ou de vidéos. C’est pourquoi nous continuons d’investir massivement dans l’IA et ses infrastructures.
Ainsi, en 2022, plus de 30 milliards de dollars ont été investis dans les infrastructures nécessaires à l’IA, comme de nouveaux centres de données et capacités de calcul. Il est à noter également que près de 80% de nos investissements ont été consacrés à améliorer notre écosystème d’applications ainsi que nos services publicitaires. Depuis 2018, ce sont plus de 90 milliards qui ont été investis dans ce domaine.
Plus de 200 millions d’entreprises dans le monde utilisent nos services chaque mois pour échanger avec leur clientèle et développer leur activité et plus de 10 millions utilisent nos services publicitaires. En France, c’est 1 TPE/PME sur 2 qui utilisent nos plateformes.
Depuis de nombreuses années, nous utilisons l’IA et le Machine Learning pour montrer les bonnes annonces publicitaires aux bonnes personnes. Suite à ces investissements, nous avons constaté de fortes amé[1]liorations de la performance publicitaire sur nos plateformes. Par exemple avec nos produits « Advantage » (dont les campagnes Advantage Shopping alimentées par l’IA), ont permis d’augmenter en moyenne de 32 % le ROAS (Retour sur investissement publicitaire) et de diminuer les coûts de 17% (CPA) pour les annonceurs. C’est aujourd’hui le produit alimenté par l’IA qui connaît la croissance la plus rapide chez Meta, avec un chiffre d’affaires annuel de 10 milliards de dollars. Nos investissements dans l’IA au fil des ans portent leurs fruits, créant des expériences de contenu et des produits publicitaires encore meilleurs, ainsi qu’un différentiateur technologique significatif.
Advantage Shopping Campaign (ASC) est dont notre produit publicitaire automatisé et basé sur l’IA. Ces solutions permettent d’automatiser chaque étape du processus de création des publicités et aident les en[1]treprises à interagir avec la bonne audience, au bon mo[1]ment, au bon endroit.
Une seule campagne permet en effet de regrouper tous les objectifs de performance (vente en ligne, traffic, …). L’algorithme Meta automatise ensuite le processus, à travers l’audience, le contenu publicitaire, la destination et le budget pour diffuser efficacement la bonne publicité à la bonne personne. Cette solution offre plus de performance. C’est aussi plus d’efficacité en limitant les saisies manuelles. Advantage+ Shopping élimine les étapes manuelles de la création d’annonces et réduit le nombre de décisions qu’un spécialiste du marketing doit prendre de 11 à 2. Au lieu de configurer manuellement des campagnes pour tester un mélange de ciblage, de création et de placement, les annonceurs peuvent configurer une seule campagne pour tester plus de 100 combinaisons différentes et optimiser les annonces les plus performantes. De nombreuses entre[1]prises utilisent ces services : La Redoute, Orange, Brico[1]marché, Tape à l’œil, ….
L’IA, et en particulier l’IA générative va transformer les métiers du marketing et du marketing digital. Globalement, l’aspect opérationnel du marketing digital (adaptation des « contenus créatifs », mise en place des campagnes, …), à faible « valeur ajoutée humaine » va s’automatiser de plus en plus ce qui libèrera du temps au marketeurs pour travailler :
L’IA ne va donc pas supprimer mais transformer et recentrer les métiers du marketing digital sur les tâches à forte valeur ajoutée ou l’IA n’est pas efficace.
Le conversationnel révolutionne les chabots. Quels impacts pour les messageries et WhatsApp d’un point de vue marché, commerce et technique ?
Le business messaging révolutionne les interactions entre marques et consommateurs car il permet à la fois une conversation personnalisée, à grande échelle (grâce à l’automatisation) et réellement « conversationnelle » (vs. SMS, email, site internet, …). En effet, dans le monde un tiers des utilisateurs de nos plateformes de messageries (WhatsApp, Messenger et Instagram Direct) conversent chaque mois avec une entreprise ce qui représentent plus de 600 millions de messages chaque jour. Et les consommateurs plébiscitent ces canaux de communication puisque 75 % des adultes interrogés « veulent pouvoir communiquer avec les entreprises de la même manière qu’ils communiquent avec leurs amis/famille par messagerie ». Également, 68 % déclarent qu’ils sont plus susceptibles d’acheter auprès d’une entreprise qu’ils peuvent contacter par messagerie plutôt qu’avec une entreprise avec laquelle ils ne peuvent pas le faire. Les activités de « Business Messaging » représente déjà près de 10% du chiffre d’affaires de Meta. Alors que le Business Messaging s’est historiquement développé via le service client, nous observons aujourd’hui des cas d’usage qui couvrent l’intégralité de l’expérience client.
L’IA et notamment l’intégration des LLM (Large Language Model) dans les expériences des messageries va accélérer leur adoption en proposant un service gagnant/gagnant aux entreprises (gain de productivité, satisfaction client accrue) et utilisateurs des message[1]ries (rapidité de réponses, personnalisation, …).
A termes, on peut imaginer par exemple d’acheter directement le produit d’une entreprise sur Whatsapp, via l’intégration du paiement natif. Cela permettra aux entreprises et consommateurs d’avoir une expérience de commerce et de service directement dans Whatsapp. Nous testons déjà cela avec Jiomart ( supermarché en ligne ) en Inde.
Tout d’abord, notre vision du métavers est une vision à 5-10 ans. Comme l’a rappelé Mark Zuckerberg lors de nos résultats du T2 2023 : « l’IA est le court terme et le metavers le plus long terme. » De plus l’IA et notamment l’IA générative sera une des technologie cœur du metavers, étant donné qu’elle permettra de créer des mondes virtuels, des espaces personnels et tout type de contenus… Au-delà du gaming, les principaux cas d’usage que nous voyons se développer autour de la VR / Metaverse aujourd’hui sont la culture (visites et théâtre immersif), le divertissement, la formation (aux process, aux outils, à des situations dangereuses), l’éducation, l’amélioration de la productivité (prototypage, visites virtuelles, showroom virtuel) , la santé (rééducation, formation à la chirurgie)… Les expériences « gagnantes » du métavers seront celles qui apportent une valeur supplémentaire au monde réel (ex : pouvoir visiter n’importe quel musée dans le monde).
Les entreprises se sont d’ailleurs déjà saisies de cette opportunité et ont commencé à utiliser la VR (réalité virtuelle) ou la MR (réalité mixte) avec de vrais cas d’usage. Par exemple, Nestlé Purina, le leader mondial de l’industrie des aliments pour animaux, utilise les casques Oculus pour améliorer l’efficacité de son organisation commerciale, par exemple en proposant des visites virtuelles des usines aux commerciaux ou en optimisant la planification des linéaires magasins.
Hilton, l’une des plus grandes entreprises hôtelières du monde, avec près de 6 000 établissements dans 117 pays et territoires, forme aujourd’hui les nouveaux employés en charge de la gestion des chambres en recréant les chambres et tâches à effectuer en VR, réduisant de plusieurs heures le temps de formation. La VR permet aussi de recréer de manière réaliste des scènes que ces employés seront amenés à rencontrer dans la vraie vie. Enfin, l’Institut Johnson & Johnson améliore la formation chirurgicale et la collaboration entre les équipes. Par exemple, lors d’une simulation d’une opération du tibia, les étudiants en médecine formés en VR ont obtenu en moyenne des résultats 233% meilleurs que les étudiants formés avec des outils d’apprentissage passifs permet aussi de recréer de manière réaliste des scènes que ces employés seront amenés à rencontrer dans la vraie vie. Enfin, l’Institut Johnson & Johnson améliore la formation chirurgicale et la collaboration entre les équipes. Par exemple, lors d’une simulation d’une opération du tibia, les étudiants en médecine formés en VR ont obtenu en moyenne des résultats 233% meilleurs que les étudiants formés avec des outils d’apprentissage passifs.
La démocratisation du métavers passera également progressivement par la miniaturisation des casques de VR/MR, c’est pourquoi nous travaillons déjà sur des lunettes comme annoncé lors de notre évènement Connect 2023.
Notre roadmap moyen terme est chargée ! Et de nombreux chantiers nous occupent. Continuer à développer le format « Réels », un élément clé du moteur de dé[1]couverte sur Facebook et Instagram qui dépassent les 200 milliards de visionnage par jour. Nous constatons également de bons progrès en matière de monétisation de Reels, la monétisation de ce format dépassant désormais 10 milliards de dollars de manière annuelle, contre 3 milliards de dollars à l’automne dernier.
Nous continuons aussi d’accompagner l’essor du Business Messaging et nous voyons une adoption et des cas d’usage incroyables dans de nombreuses régions du monde comme l’Asie ou l’Amérique Latine. Nous œuvrons à décliner ces usages, notamment en Europe et en France. En parallèle, nous faisons évoluer l’application WhatsApp avec le lancement des « chaînes WhatsaApp » (Whatsapp Channels), en offrant désormais la possibilité de faire des sondages dans des groupes, d’envoyer des photos en haute définition ou bien de faire des appels vidéos jusqu’à 32 personnes. D’autres évolutions arriveront bientôt.
Pour nos annonceurs, nous continuons de déployer les outils basés sur l’IA qui améliorent la performance de leurs campagnes marketing et les aident à développer leur business (Advantage Shopping Campaign, IA sandbox, …)
Enfin, nous continuons nos travaux en recherche fondamentale en IA (computer vision et language) tout en gardant notre philosophie d’open source et en construisant de nouvelles expériences pour les utilisateurs de nos plateformes s’appuyant sur nos produits existants (ex : Llama2, …).
Et bien entendu, nous redoublons d’efforts sur les développements Hardware (Casque de VR Oculus Quest 3 et AR glasses) pour continuer à développer le métavers, tout cela en restant fidèle à notre mission et à nos valeurs : « Donner à chacun et chacune la possibilité de construire une communauté et de rapprocher le monde ».
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