La logistique, domaine essentiel pour le bon fonctionnement de l’économie mondiale, connaît des évolutions constantes sous l’influence de divers facteurs. Cet article offre un aperçu des principales tendances, des défis rencontrés et des perspectives du marché de la logistique. Parmi ces tendances figurent la digitalisation et la technologie. L’intégration de technologies innovantes, telles que l’Intelligence Artificielle, l’Internet des Objets et la robotique, transforme le paysage logistique. Ces innovations offrent une optimisation des processus, une meilleure traçabilité et une réduction des coûts. Pareillement, grâce à une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux, les acteurs du secteur adoptent des pratiques éco-responsables, comme le recours à des véhicules électriques ou la mise en place de circuits courts. Autre sujet d’actualité, la logistique urbaine. Avec une urbanisation galopante qui engendre de nouveaux besoins en matière de livraison de proximité, les solutions “dernier kilomètre” deviennent cruciales pour garantir une distribution efficace en milieu urbain.
Comme nous l’avons vu dans le dernier numéro, la digitalisation devient une étape incontournable. Les acteurs de la logistique s’en sont saisis. Robotisation, automatisation, objets connectés ; les nouvelles chaines sont équipées, ce qui permet in fine de limiter le risque d’erreur humaine, de suivre en temps réel et d’optimiser chaque étape. La blockchain offre une traçabilité inégalée des marchandises, de leur point d’origine à leur destination finale. Elle garantit également la sécurité des transactions et réduit le risque de fraude.
L’analyse de grandes quantités de données permet aux entreprises de prévoir les tendances, d’optimiser les routes et de gérer les stocks de manière plus efficace. Cela conduit à des décisions plus éclairées et à une meilleure satisfaction du client. Enfin des nouveaux modes de livraison apparaissent : les drones ou véhicules autonomes. Ainsi, la digitalisation offre de nouvelles perspectives qui se développeront dans les années à venir.
Également appelée logistique durable, elle fait référence aux pratiques et stratégies qui visent à minimiser l’impact environnemental des activités logistiques. En intégrant des préoccupations environnementales dans les décisions logistiques, les entreprises tendent à réduire leur empreinte carbone, à minimiser les déchets et à utiliser de manière optimale les ressources. Voici quelques éléments clés associés à la logistique verte :
L’adoption de la logistique verte peut non seulement aider les entreprises à protéger l’environnement, mais aussi à réaliser des économies grâce à une efficacité accrue. De plus, elle peut renforcer la réputation de l’entreprise et répondre aux demandes des consommateurs de plus en plus soucieux de l’environnement.
De nombreuses entreprises s’attachent à réduire leur empreinte carbone. Selon Percepta, Xerfi « La transition écologique n’est plus une option pour les prestataires logistiques opérant en France. Il faut dire que la pression monte entre le déploiement des zones à faibles émissions (ZFE), le décret éco-énergie tertiaire, l’interdiction à venir des motorisations thermiques ou encore l’envolée des prix des carburants. Sans oublier qu’une part croissante des donneurs d’ordre s’est dotée d’une politique RSE ambitieuse. Au programme : verdissement de la flotte pour le transport routier, équipements photovoltaïques pour les entrepôts, cyclo logistique pour les livraisons urbaines, etc. Sur les douze principaux prestataires logistiques présents dans l’Hexagone et analysés dans cette étude, dix ont mis en place un plan stratégique de décarbonation à l’horizon 2030. Et ils ne manquent pas d’ambition puisqu’ils visent à réduire de 30% à 40% leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), à l’instar d’ID Logistics ou Geodis. Certains envisagent même la neutralité́ carbone de leur activité́ comme par exemple Kuehne + Nagel. Sauf que tout reste à faire ou presque. Le transport de marchandises représente environ 10% des émissions de GES du pays car il s’effectue pour l’essentiel par la route (88%). Si l’achat de véhicules électriques (à batterie ou hydrogène) est le Graal de la décarbonation du transport routier de marchandises, ces technologies ne sont pas encore opérationnelles. La décrue sera donc lente. La décarbonation des entrepôts est, elle, plus avancée. Longtemps négligée, la consommation énergétique des entrepôts offre un potentiel d’amélioration conséquent avec un retour sur investissement assez rapide. C’est d’autant plus vrai avec les prix actuels de l’électricité́ et du gaz qui poussent à l’investissement dans des solutions bien maîtrisées de réduction de la consommation (ampoules LED, meilleure isolation, contrôle intelligent des bâtiments…). Des solutions plus lourdes se généralisent également (chariots à batterie lithium-ion, installation de panneaux photovoltaïques en toitures et/ou sur les parkings, équipements électriques ou biomasse). En octobre 2021, Monoprix et Prologis ont même inauguré la première « plateforme logistique neutre en carbone au monde ».
Ces objectifs pour 2030 sont ambitieux. « Une partie de la profession s’est fixé plusieurs cibles intermédiaires. Assurément, le renouvellement de la flotte est le premier levier des acteurs dotés d’une activité́ de transport. Ces derniers convertissent alors peu à peu leur parc en investissant dans des véhicules GNL, hybrides, électriques… Ils misent aussi sur les biocarburants, parfois compatibles avec une partie du parc en service. Les opérateurs de l’immobilier logistique développent désormais presque systématiquement des entrepôts conçus pour obtenir une, voire plusieurs, certifications environnementales. Les initiatives des 3Pl pour réduire davantage l’empreinte des bâtiments sont toutefois légion entre l’intégration de centrales de production d’hydrogène, d’énergies photovoltaïques ou encore de système de gestion technique du bâtiment. Dans la quête de décarbonation, l’optimisation des plans de transport et des taux de chargement est aussi un enjeu important. Le développement de solutions logicielles capables de collecter et traiter une vaste quantité́ de données pour orienter vers l’option de trajet la plus vertueuse ouvre notamment de solides perspectives pour la profession. Une partie des 3PL cherche également à étendre son offre de transport par rail ou par les eaux, des solutions bien plus sobres en carbone que la route. Le manque d’équipements adaptés freine toutefois l’essor du multimodal. Rappelons que la loi Climat et résilience a fixé́ pour objectif de doubler la part modale du fret ferroviaire (environ 10% aujourd’hui) et d’augmenter de moitié́ le transport fluvial pour le transport domestique. En ville, si les poids lourds restent incontournables pour les marchandises groupées, les biens volumineux ou les matériaux lourds, des solutions alternatives émergent. Les moteurs à gaz commencent ainsi tout juste à se développer, les modèles de poids lourds électriques à batteries commencent à arriver sur le marché́ et le transport fluvial revient peu à peu en grâce. Pour les livraisons de petits objets (colis, courses alimentaires, colis…), les acteurs investissent dans les véhicules électriques tandis que la cyclologistique fait un retour en force. Le gouvernement devrait d’ailleurs annoncer un plan national pour accompagner cette montée en puissance. »
La logistique urbaine se réfère à l’organisation et à la gestion des flux de marchandises dans un contexte urbain, avec pour objectif d’assurer l’approvisionnement efficace des biens tout en réduisant l’impact environnemental et la congestion. Avec l’urbanisation croissante et le développement du commerce en ligne, la logistique urbaine fait face à plusieurs enjeux majeurs et à de véritables casse-têtes.
En 2025, 33 à 43 métropoles seront concernées par une Zone à Faibles Emissions Mobilités (ZFEm). Les transporteurs du dernier kilomètre sont principalement concernés par ces mesures. S’y adapter va devenir obligatoire, mais délicat, puisque les critères véhicules interdits varient d’une ZFE à l’autre. Pour rendre ces contraintes acceptables, un rapport à été remis au ministre des Transports cet été. Réalisé par France urbaine qui est l’association de référence des métropoles, communautés urbaines, communautés d’agglomération et grandes villes, il émet 25 propositions dont voici les 10 principales :
Zoom : le colis au cœur des préoccupations
Selon Xerfi-Percepta, « malgré́ le recul de 2022, force est de constater que les opérateurs restent confiants dans l’avenir, anticipant une hausse des colis à traiter ces prochaines années (progression attendue de 4% par an en moyenne d’ici 2025 pour s’établir à 1,7 milliard d’unités, selon nos prévisions). Ils investissent toujours massivement dans leurs infrastructures logistiques et les nouvelles technologies pour accompagner le monde du retail dans sa transformation digitale (en installant par exemple des petits robots autonomes pour traiter des petits colis instables ou difficiles à trier). DHL France a ainsi investi 255 millions d’euros pour moderniser ses infrastructures ces six dernières années dont 170 millions dans son hub de Paris-CDG. Les projets concernent aussi bien des agrandissements ou déménagements pour disposer d’une surface plus importante que des nouveaux sites pour étendre le réseau. Le e-commerce pousse les acteurs, qui livrent traditionnellement en 48h ou plus, à tendre vers les standards de l’express avec une livraison en J+1. C’est le cas de l’activité́ de Colissimo (La Poste), de Colis Privé (CMA CGM), de Mondial Relay (InPost) et de Relais Colis (Walden). Les réseaux doivent donc être adaptés et se redimensionner pour faire face aux flux de colis et aux nouveaux délais. C’est le sens des lourds investissements consentis dans les agences et les équipements (mécanisation et automatisation) tandis que les méthodes et process sont révisés. Les leaders rachètent également des start-up spécialisées dans la livraison du dernier kilomètre. La décarbonation de leur modèle figure également en tête de leurs priorités, à l’heure où les ZFE se mettent en place dans les grandes agglomérations. A ce titre, ils misent en particulier sur la transition de leur flotte vers des véhicules à faibles émissions, notamment des utilitaires et des vélos-cargos électriques. Finalement, nous anticipons une hausse de 3,5% par an en moyenne des revenus des opérateurs à l’horizon 2025 (autour de 8,5 milliards d’euros). »
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