C’est en un rien de temps que l’épidémie a bouleversé le secteur du e-commerce. Reconnu comme une activité essentielle à la pérennité économique de la Nation, le secteur se trouve aujourd’hui entre le marteau et l’enclume. Il doit répondre à son devoir de responsabilité sociale ainsi qu’à la hausse exponentielle de la demande (+ 29% des commandes drive et + 72% des commandes à domicile selon l’institut Nielsen). Il doit également adopter des mesures sanitaires strictes pour préserver la santé de ses salariés. Tout en maintenant des délais de livraison acceptable. La FEVAD a notamment noté que 85% des sites observaient un allongement des délais de livraison. 29% des commandes seraient également annulées.
Face à un contexte qui nécessite une chaîne logistique des plus robuste, les acteurs du marché (leaders comme PME) s’adaptent au pas de charge : renforcement des équipes, appels à de nombreux intérimaires, livraisons par drones ou véhicules autonomes en Chine, plan de continuité d’activité. Dans ses 10 sites logistiques, CDiscount a notamment adopté des mesures d’hygiène et de « distanciation sociale » draconiennes : désinfection systématique, port de gants, marquages au sol pour les distances de sécurité, étalement des pauses et fermeture des espaces collectifs. Mêmes types d’initiatives prises du côté du groupe Léa Nature.
Bien évidemment, tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. L’e-commerce profite à certains secteurs comme ceux de la grande distribution (+57% selon une étude ECN – Statista), la santé (+17%) et la technologie (+15%) notamment en raison de l’essor du télétravail. En revanche, dans d’autres secteurs, les baisses d’activité sont beaucoup plus drastiques (-18% sur le prêt-à-porter et -23% en bijouterie).
Cette disparité s’explique par l’émergence de nouveaux comportements d’achats spécifiques au confinement. Si les habitudes de consommation des Français initiales perdurent comme le besoin de se divertir, d’autres sont apparues. En période de confinement généralisé, les individus ont de nouveaux besoins : se munir d’une imprimante, d’un congélateur, etc. et surtout de s’occuper. Le site Internet de Fnac Darty a ainsi enregistré un pic de 65 000 achats en ligne en une seule journée. Mais surtout la population met l’accent sur des achats jugés utiles (alimentation) et responsables : réparer, rénover, bricoler au lieu d’acheter.
Même si les restrictions de déplacement poussent les consommateurs à acheter certains nouveaux produits, nombreux sont ceux qui s’essayent à l’autoréparation. Avec la fermeture de la plupart des magasins et la forte réduction des livraisons, il est quand même difficile d’acheter de nouveaux appareils électroménagers rapidement : l’autoréparation s’impose alors comme une solution, beaucoup plus économique, rapide et durable.
Cette tendance est confirmée par toutes les vidéos à ce sujet qui font le buzz sur les réseaux sociaux. En effet, en l’espace de quelques semaines, les Français mettent à profit le temps qu’ils ont pour se transformer en super bricoleurs quand les magasins de bricolage assurent un service de retrait en magasin comme Leroy Merlin ou Monsieur Bricolage. Car, d’après les spécialistes, le temps passe plus vite lorsqu’on accomplit une tâche manuelle.
L’e-commerce est devenu en l’espace de quelques jours un maillon essentiel de la vie économique du pays. Sans sacrifice sur l’éthique et la protection sanitaire des salariés, le secteur dû s’adapter rapidement à des contraintes renforcées de transport et à une hausse d’une partie de la demande sans rupture de chaîne et de stock. Une demande qui rejette le superflu et fait la part des choses entre l’utile, le responsable et l’agréable.
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