En matière environnementale, les marques se doivent d’être irréprochables, sous peine d’être sanctionnés par des consommateurs plus attentifs que jamais aux labels d’éco-responsabilité des emballages (PEFC, FFC….). Un enjeu majeur pour l’industrie cosmétique, coutumière d’une surenchère d’emballages et de matières.
Un packaging 100% éco-responsable implique deux conditions : être recyclable à moindre coût énergétique et limiter son empreinte carbone. Premièrement, il faut mieux choisir parmi des matériaux plutôt traditionnels dans le packaging : bois, cartons, papiers, verre, métaux, plastique… Premier conseil : éviter les produits non recyclables, brûlés, et leur préférer des matériaux biodégradables qui se décomposent d’eux-mêmes.
Deuxièmement, il faut se méfier des vrais amis et des faux ennemis. Ainsi, le bois, 100% recyclable, à priori irréprochable, doit être labellisé PEFC (issu de forêts gérées durablement). Idem pour le papier, le textile, le coton, le chanvre et le carton, à condition qu’ils n’aient subi aucun traitement chimique. Les métaux sont très faciles à recycler à condition d’être bien séparés des autres, mais leur fonte à haute température reste coûteuse en énergie. Le verre, lui, est un vrai faux ami : il se recycle très bien, mais le fondre nécessite une grande quantité d’énergie et il est très lourd à transporter. La solution ? Réduire les épaisseurs et les poids de verre.
Quant au plastique, considéré comme l’ennemi public numéro un, il reste un précieux allié dans la conception des packagings. Fabriqué sous forme de granules, le plastique organique (dérivé du pétrole) est plus facilement recyclable que certains cartons, moins énergivore à fabriquer que le papier. C’est son recyclage qui est primordial. Et à condition de trier les fumées, sa combustion provoque peu de déchets et c’est un très bon carburant. Les plastiques végétaux se décomposent mais ne sont de facto pas adaptés aux contenants durables.
Il n’y a pas de mauvais matériaux en soi. Il y a surtout de mauvaises alliances, qui complique le recyclage, fondé sur le tri des composants. On peut gaufrer un carton et l’imprimer, mais évitons de lui apposer un marquage métallique. Cessons de pelliculer les packs, de coller du plastique sur du papier. Proscrivons les colles, les agrafes, les amas de matières inutiles…. Concevons des produits d’emballages « démontables » dont l’usager pourra lui-même séparer les composants.
Veillons aussi à l’empreinte carbone du produit. Pour simplifier, il faut prendre en compte la quantité et la nature de l’énergie nécessaire à chaque étape de la vie d’un emballage, la distance, le volume et le moyen de transport. Evitons ainsi de transporter des boîtes montées vides.
Enfin, il faut assurer la pérennité des emballages. Beaucoup de marques de cosmétiques y travaillent déjà en proposant, par exemple, des coffrets en métal ou des flacons réutilisables.
Pour gagner cette bataille de l’éco-packaging, la France dispose de nombreux atouts. La quasi totalité des composants de fabrication des cosmétiques précités sont disponibles en France. Et l’énergie, produit du nucléaire ou de l’hydraulique, lui permet de limiter les rejets de CO2.
Pour l’industrie cosmétique, les designers ont la charge d’accompagner au mieux les marques vers un nouveau packaging. Comment ? Tout simplement en faisant attention à ce que nous concevons, à ne plus imaginer un objet seulement esthétique, tendance, mais aussi un produit durable, utile. Cette éco-responsabilité que nous, designers, avons est un fil rouge que nous imposent l’urgence environnementale et la sensibilité des consommateurs à cette cause.
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